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[Review] Silicon Valley

Généralement peu déçu par les séries made in HBO (et par sa petite soeur, Cinemax), je me suis lancé avec confiance, non sans une pointe de curiosité, dans Silicon Valley, leur nouveau show geeko-humoristique, racontant les mésaventures de Richard Hendriks (Thomas Middleditch), développeur de son état, et de ses compagnons informaticiens, installés dans un « incubateur » (structure accompagnant la création de start-up) détenu par Erlich Bachman (T.J. Miller) dans la région de la Silicon Valley.
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Silicon Valley, l’anti The Big Bang Theory

Le show met donc en scène Richard qui, travaillant à Hooli (société parodiant allègrement Apple et Google), développe parallèlement de son côté, dans l’incubateur d’Erlich, Pied Piper, un logiciel permettant d’uploader ses propres créations musicales afin de les comparer à d’autres titres existants pour savoir si elles ne « copient » pas une chanson copyrightée. Mais le principal intérêt de l’app, qui va devenir aussi le centre de l’histoire de Silicon Valley, n’est pas l’application en elle-même, mais l’algorithme de compression utilisé, ultra puissant, permettant de réduire à une taille ridicule les fichiers uploadés, sans perte de qualité.
richard-hendriks-silicon-valley Richard va donc devoir se battre pour monter sa start-up et se frotter à la dure réalité du monde de la Silicon Valley.

Je titrais plus haut « anti The Big Bang Theory » car, à l’inverse de sa consoeur, Silicon Valley propose un format tout à fait différent d’une sitcom traditionnelle. Pas de rires enregistrés, des épisodes durant 30 minutes, et un aspect télévisuel qui s’éloigne entièrement de la série de CBS.
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Mais ce qui fait la force du show de HBO, ce n’est pas tant son format mais plus son contenu. La série est extrêmement drôle et intelligemment écrite, se moquant de façon subtile – et souvent méchante – de l’environnement de la Silicon Valley.

 

Rachats en tout genre, égos surdimensionnés, entreprises auto-centrées vivant dans leur propre écosystème, la série dépeint habilement le monde cruel de cette région high-tech. Tout le monde en prend pour son grade, que ce soit Erlich Bachman, personnage attachant et hilarant mais totalement imbu de lui-même et se voulant être le futur Steve Jobs (il faut voir les 2 derniers épisodes où il s’imagine monter sur scène à l’image de son idole), ou encore Gavin Belson (Matt Ross), patron de Hooli qui, lui, est la parfaite caricature du même Steve Jobs.
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Un humour cru

Ce qui différencie aussi Silicon Valley de The Big Bang Theory, ce sont les thèmes abordés. Alors, oui clairement, le public visé n’est pas forcément le même et « TBBT » s’oriente beaucoup plus vers le divertissement pur jus en usant – et à mon humble avis, abusant – des clichés autour des nerds et autres geeks (maladroits avec les femmes mais limites obsédés sexuels, totalement matérialistes, asociables…).
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Silicon Valley, quant à elle, tire plus sur la ficelle de l’humour intelligemment orchestré (mais pas intello, attention, nuance) en ne se basant pas sur les stéréotypes des informaticiens mais en appuyant là où ça fait mal (et là où ça fait rire) et allègrement. Tout les acteurs de ce petit monde en prennent pour leur grade et ça fait bien un fou, surtout que le show s’autorise pas mal de choses (HBO oblige) que ce soit visuellement (il faut voir l’épisode où une certaine fresque « classe » décore la porte de garage d’Erlich) ou textuellement. De fait, les dialogues de la série sont des petits bijoux, la fameuse « Dick Joke » étant l’apothéose où la fine équipe travaille sur l’algorithme de Richard en utilisant le thème de… la masturbation. Du pur génie (attention, SPOILERS).
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Il faut enfin indiquer que le showrunner de Silicon Valley, Mike Judge (qui a entre autres créé les personnages de Beavis and Butt-Head, réalisé le film Idiocracy…), connaît assez bien cette région centrée sur les évolutions technologiques puisqu’il y a travaillé quelques années avant d’être dégoûté par ce monde et ses collègues qu’il qualifiait de « Stepford Wives » (nouvelle parue en 1972 et écrite par Ira Levin qui met en scène une ville peuplée de femmes robots dociles et dévouées à leurs maris) car « ils croyaient fermement en quelque chose, mais je[Mike Judge] ne savais pas ce dont il s’agissait ».
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Bref, même si l’on n’est pas au fait de la vie à Palo Alto et ses alentours, il faut reconnaître que Silicon Valley est un petit bijou d’écriture, avec des dialogues juteux et des acteurs formidables. C’est drôle, bien vu, et méchamment intelligent. Une série à ne pas forcément mettre entre toutes les mains, certains passages sont assez crus et pas mal de termes informatiques pourront peut-être décourager les plus profanes d’entre vous. Mais si vous êtes partants, n’hésitez pas, foncez !

Silicon Valley a été diffusé pour la 1ère fois le 6 Avril 2014 sur HBO, avec, pour l’instant, une saison comportant 8 épisodes. Une saison 2 a été commandée par la chaîne.

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Un commentaire
  • thibaudd
    21 août 2014 at 14 h 25 min
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    Je suis totalement fan de cette série. J’en avais également parlé sur mon blog. L’écriture, les personnages sont très drôles même si souvent, Madame ne suit pas les blagues très « tech ». Bref, vivement la saison 2

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