Broken Age
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[Test JV] Broken Age

Nous sommes en 2015 et Broken Age vient de finalement sortir. Du moins l’acte 2 (deuxième et dernier acte) de ce jeu est sorti le mois dernier. Vous rappelez-vous du mois de février 2012 ? Un projet sur Kickstarter venait d’exploser tous les records. Avec ses 3,3 millions de dollars, Double Fine Adventure (qui est donc devenu Broken Age) se voulait le digne héritier des Point & Click de l’époque LucasArts. Du haut de sa montagne de billets, Tim Schafer a-t-il réussi à faire revivre sa célèbre flamme créatrice ?

Broken Age

Pour moi, les jeux Tim Schafer ça signifie une grande aventure épique avec de l’humour, des puzzles pas trop difficiles ou des idées totalement folles. La première partie de Broken Age partait bien sur ce schéma mais le second acte part sur un rythme plutôt chiant en délaissant tout l’aspect aventure laissé lors du premier acte.

Pourtant tout partait bien. Broken Age vous propose d’incarner deux personnages, Vella et Shay. Vella est une jeune fille choisie par son village pour être donnée en sacrifice à l’horrible monstre Mog-Chothra. De nature rebelle, elle n’a aucune envie de sacrifier sa vie pour le bien de tous, elle veut combattre le monstre et tenter de lever tous les villages contre cette barbarie. C’est alors, comme on s’en doute, que Vella réussit à s’échapper de l’autel sacrificiel pour commencer une nouvelle quête, celle de la vengeance. Lors de son aventure, elle rencontrera beaucoup de personnages attachants qui l’aideront, volontairement ou non, dans sa quête. L’acte 1 se termine avec Mog-Chothra vomissant ses boyaux.

De son côté, Shay est un enfant qui n’a pas une vie très trépignante. À bord de son vaisseau spatial, Shay ressemble vaguement à Phil Connors (Bill Murray dans Un jour sans fin) car il vit toujours la même chose tous les jours : réveil, douche, petit-déjeuner, jeux, …, coucher et on recommence. Sauf qu’un beau jour, Shay en a marre et décide de faire quelque chose de sa vie. Aidé par un loup – vrai animal, représentation imaginaire de sa conscience, je vous laisse découvrir – le jeune homme part découvrir les secrets du vaisseau spatial mais aussi le but de son errement dans l’espace.

Pendant 3 à 4 heures, Broken Age nous met face à une réelle aventure digne de n’importe tel film ou jeu du genre. Très vite les protagonistes font face à un choix crucial qui changera leur vie à tout jamais. Après ce point de non retour ils apprennent à atteindre leur objectif – détruire le monstre pour Vella et devenir libre pour Shay  – via les différentes quêtes qui leur sont proposées. La montée en puissance du scénario est maitrisée jusqu’à son apogée à la fin du premier acte avec un cliffhanger plutôt cocasse. J’avoue avoir bloqué un moment après avoir vu ça.

Broken Age

Cette première partie était vraiment bien réussie. Au niveau des puzzles, on n’est pas encore au niveau des grandes productions LucasArts. Pour tout dire, moi qui suis sûrement la personne la plus nulle en Point & Click, j’ai fait cet épisode sans aide (oui je suis extrêmement nul en P&C !!!!) c’est dire à quel point il n’est pas nécessaire de se creuser les méninges. De plus je trouve dommage qu’aucune interaction n’a lieu entre les deux personnages. Certes ils ne sont pas au même endroit, mais on peut passer de l’un à l’autre quand on veut, ce qui pouvait laisser croire à des interactions possibles. C’est regrettable que ces petits points noirs viennent ternir la note globale du jeu car sinon c’était nickel. Le doublage est juste exemplaire (Elijah Wood double Shay par exemple), la musique tue et les tableaux sont magnifiques.

Près d’un an s’est passé entre les deux parties du jeu. Avec un jeu plutôt réussi, que s’est-il passé pour que ce second acte soit si mauvais par rapport au précédent ? Avant d’y répondre voyons plutôt de quoi est fait cet acte.

Après avoir réussi leur but, la logique voudrait que l’histoire s’arrête ici et que chacun rentre chez soi. Après une aventure forte, les héros ont vaincus et rentrent chez eux (veni, vedi, vici quoi ^^). Pas dans Broken Age. Vella et Shay se retrouvent ensuite tous les deux face à une force qui les dépassent. Ce qui ne marche pas dans cette partie tient en deux points, l’histoire et le gameplay. Sur la 1re section de Broken Age, l’histoire nous tenait en haleine car nous avions une réelle aventure, la montée en puissance de l’histoire était palpable. Ici nous avons affaire à quelque chose de plus plat, plus mou, je dirais plus conventionnel sans aucune folie. Et je pense que cela est dû à un remaniement global des mécanismes du jeu. Dans l’acte 2 j’ai l’impression que Double Fine a voulu ajouter de vrais puzzles pour satisfaire ceux qui ont gueulé sur ce manque. Mais voilà, vouloir rentrer aux chausse-pied des éléments de game design, ça entache sur le scénario.

Broken Age

Dans ce nouvel acte, ne vous attendez pas à parcourir de nouveaux environnements. Les endroits à visiter sont exactement les mêmes qu’auparavant. On croise bien deux ou trois nouveaux personnages mais on ne retrouve pas toute la magie de la première moitié. Les puzzles sont sympathiques mais pas de quoi se faire une entorse de neurones. L’élément chiant ici est tout simplement l’augmentation des allers et retours que vous allez faire. Si ce n’était qu’une fois dans les 3 à 4 heures supplémentaires, cela aurait été, mais quasiment toutes les énigmes sont chiantes à mourir. Au moins celles d’avant n’étaient pas trop réfléchies mais ne venaient pas nous frustrer.

Broken Age est donc un jeu vidéo assez spécial. Avec ses deux parties inégales, on ne sait pas trop quoi en penser. J’ai beaucoup aimé le début alors que la fin est vraiment sans saveur. Heureusement qu’il reste quelques moments excellents, très drôles (comme celui avec l’arbre) et des dialogues avec de bonnes blagues sinon on serait face à un autre Point & Click fade comme il en sortait jadis.

Un bon jeu, vraiment, mais gâché par quelques idées bêtes mais enjolivé avec un doublage, une direction artistique et une musique géniales.

Note : 6 / 10. Mettez plutôt un 7 / 10 si vous faites et découvrez le jeu d’un seul coup comme moi.

Test réalisé à partir d’une version éditeur, sur Steam. Screenshots fait par moi-même.

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Élevé à la sauce PlayStation, Thomas est un gamer touche à tout mais qui joue toujours à des anciens titres. Il partage cette passion depuis 2008 et est passé par toutes les cases, du blog à Dailymotion et même la radio pendant 4 ans. Il tente maintenant de faire découvrir ce milieu au plus grand nombre via TechArtGeek ou via des vidéos sur YouTube ou Twitch.

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