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Surface Pro 3, la tablette qui remplacera votre laptop ?

Surface Pro 3 : Microsoft fera-t-il surface sur le marché des convertibles ?

Cà y est ! J’ai mis mes mains velues et tremblantes (l’un n’ayant rien à voir avec l’autre) sur la nouvelle bécane de Microsoft destinée aux professionnels, la Surface Pro 3. L’accroche publicitaire étant claire – « La tablette qui remplace votre ordinateur portable » – j’ai abordé le test d’une manière un peu différentes des tests de hardware que nous faisons d’habitude sur TAG. J’ai décidé d’emporter la Surface Pro 3 avec moi dans toutes mes activités pour voir si elle était capable de remplacer mon PC portable et, à la fois, de me servir de tablette dans mon canapé. Voici mes conclusions après presque une semaine et demie de tests violents et intensifs !

Tout d’abord, pour mettre tout à plat, parlons caractéristiques techniques. La Surface Pro 3 existant en plusieurs modèles, il est relativement important que je vous dise lequel j’ai utilisé et ce que j’utilise en comparaison d’habitude. Mon PC habituel était un  Lenovo G580. Il embarque les spécifications techniques suivantes :

  • Processeur Intel Core i7 cadencé à 2.2 Ghz
  • 8 Go de RAM
  • Carte graphique Intel HD4000
  • Disque dur 7200 trs/min de 1 Go
  • Ecran non tactile de 15 pouces d’une définition de 1366×768

La Surface Pro 3 qui a été testée possède la configuration suivante :

  • Processeur Intel Core i5 de 4ème génération
  • 8 Go de RAM
  • Carte graphique Intel HD4000
  • Disque dur SSD de 256 Go
  • Ecran tactile de 12 pouces d’une définition de 2160×1440

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Je fais volontairement l’impasse sur la partie connectique, webcam, etc., ces choses ayant relativement peu d’impact sur l’expérience utilisateur générale. Voyons maintenant les résultat de l’utilisation de cette tablette/PC en situation journalière.

Quelle est mon utilisation d’un PC portable tout d’abord ? Beaucoup de surf, énormément de bureautique avec des fichiers assez lourds et des macros un peu partout, du réseau social à la pelle, le tout en musique.

Déballage et prise en main

La tablette est fournie dans le packaging habituel de la gamme Surface. Une boîte très sobre avec peu d’inscription. A l’intérieur, la tablette aussi imposante que le laissait présager la boîte avec, rangés en dessous, une pile qui viendra s’insérer dans le stylet déjà fournie. Dans le compartiment à gauche de la boîte, on trouve le chargeur secteur muni d’une fiche propriétaire. A noter tout d’abord que celui-ci a été largement amélioré par rapport aux générations précédentes de Surface. On arrive (enfin) à le connecter sans trop regarder la machine et c’est super agréable ! Faut dire que le système précédent était une vraie calamité !

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Le dessous de la tablette comprends un connecteur pour le clavier, connecteur magnétique. Sur le côté gauche, nous avons les boutons de volume et une prise jack standard. Au-dessus se trouve le bouton d’allumage. Sur le côté droit, une prise au format micro HDMI et un port USB 3. A l’arrière, nous trouvons un capteur de 5 Mégapixels. Le même qu’à l’avant. Cette façade avant est par ailleurs pourvue d’un bouton sensitif pour retourner à l’écran d’accueil. Notez que ce bouton a été déporté sur le côté droit de la Surface Pro 3 alors qu’il se trouvait sur le bord bas de l’écran sur les modèles précédents. Ceci est probablement du au fait que, comme nous le verrons tout à l’heure, ce bord se trouve « encombré » par la partie aimantée du clavier.

Puis vient le premier choc qui est très (mais très) violent. A l’allumage de la Surface Pro 3, pour qui est habitué à un disque dur mécanique, la rapidité de boot est proprement ahurissant. Bon, je l’avais entendu dire mais le voir à l’oeuvre est vraiment perturbant. Surtout que, premier boot oblige, c’est sensé prendre plus de temps que le démarrage habituel. Mais l’accès au premier écran de configuration se fait à une vitesse bluffante et cette vitesse ne se démentira jamais par la suite en utilisation classique. Aussi bien les boots que les chargements des applications bureautiques, tout se fait à une vitesse phénoménale. Je le répète : je suis habitué à un disque dur classique. Pour ceux qui ont déjà goûté aux disque dur SSD, Surface Pro 3 choquera probablement moins par sa rapidité mais pour les autres attendez-vous à un choc culturel.

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La deuxième chose appréciable est la résolution FullHD : l’écran est de toute beauté et l’affichage se fait dans les meilleures conditions. Les couleurs sont bien saturées sans que ce soit trop prononcé. Tout est parfaitement lisible la plupart du temps. La plupart du temps parce que, sous des outils comme Photoshop, les menus de l’application apparaissent exagérément minuscules alors que je n’ai pas eu ce soucis sous la suite Office 365. Evidemment, il moins question de menus classiques sur Office mais quand même : cette impression de petitesse m’a heurté sous Photoshop spécifiquement mais pas sur les autres applications que j’ai utilisées. Notez par contre que l’écran de la Surface Pro 3 est un vrai aimant à reflets. L’utilisation en plein lumière est sinon impossible, en tout cas assez malaisée.

Une logithèque phénoménale

Windows 8 professionnel étant installé sur la Surface Pro 3 vous aurez accès à une logithèque virtuellement illimitée composée de toutes les applications disponibles sur votre PC standard. Du même coup, le principal reproche faites aux Surface « RT » se trouve balayer d’un geste dédaigneux. Au niveau software en mode bureau donc, clairement, la Surface Pro 3 remplacera facilement votre PC puisque tout ce que vous y trouverez correspond en tout point à un OS Windows classique. Les deux autres composantes matérielles qui pourrait jouer sont le clavier et le dispositif de pointage, un touchpad tactile, en l’occurrence.

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Un hardware bien pensé

Le premier qui m’était livré avec la Surface Pro 3 était de couleur noire de type Type Cover (avec des touches mécaniques, donc). Pour rappel, il n’y a pas de Touch Cover pour Surface Pro 3. A noter que ce clavier est plus grand que les claviers standards des tablettes de la gamme puisqu’il est sensé recouvrir tout l’écran de la machine. A noter également qu’un petit velcro peut être placé sur le clavier, de manière à y recevoir le stylet, histoire de ne pas l’égarer. La partie supérieure de ce nouveau dispositif est munie d’un aimant qui va lui permettre d’adhérer au bas de l’écran quand la tablette repose sur son pied. Cela offre un petit angle d’inclinaison plus confortable pour la frappe de longs documents. Ceci ajouté au fait que, du fait de la surface disponible plus étendue, les touches du clavier sont plus larges, m’a semblé offrir un confort de frappe bien plus grand qu’avec un Type Cover classique. La preuve : j’ai rarement utilisé la touche de correction pendant cette semaine de test malgré une utilisation relativement intensive. Sur un Type Cover classique j’y ai davantage recours.

Le touchpad intégré au clavier est une matière en plastique qui n’adopte plus le touché soft des précédentes versions et c’est tant mieux : on sent davantage la position du dispositif et, celui étant une nouvelle fois plus large, son utilisation s’en trouve facilitée. Certains dispositifs softwares classiques sont implémentés comme une accélération du curseur quand vous déplacez rapidement votre doigt sur le touchpad. Cela permet de parcourir rapidement la totalité de l’écran malgré une surface de touché relativement réduite. Je n’ai pas rencontré de soucis majeur dans l’utilisation du touchpad de la Surface Pro 3. Je regrette simplement que Microsoft n’ait pas intégré des gestes comme sur Mac. On aurait pu imaginer qu’un glissement de trois doigts vers le haut amène l’utilisateur à l’écran d’accueil et un mouvement vers le bas aurait pu l’amener sur le bureau. Enfin, je ne suis pas expert en ergonomie, mais j’imagine que ce serait jouable, d’autant que cela semble être le cas dans la preview de Windows 10 actuellement disponible. En revanche, je pense sincèrement qu’un touchpad ne remplacera jamais une souris pour une utilisation intensive mais c’est plus une vision subjective de la chose.  Mais vous allez probablement me demander pourquoi utiliser un touchpad quand on a un écran tactile. Tout bêtement parce que, sur le bureau classique de Windows, les éléments restent souvent trop petits pour une utilisation intensive. Concrètement, j’utilisais l’écran comme dispositif de pointage quand j’étais sur la nouvelle interface de Windows 8 et le touchpad sur le bureau. Malgré tout je vous avoue que quand on a l’habitude de chipoter l’écran, on a vite fait de mettre les doigts dessus dans tous les cas. Les (mauvaises ?) habitudes ont la vie dure.

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Niveau clavier et dispositif de pointage, donc, Surface Pro 3 me semble remplacer un PC portable sans aucun soucis. Question autonomie, dans le mode d’utilisation décrit ci-dessus, je tenais une bonne journée de travail sans problème soit 7 heures environ. C’est plus du double de mon PC portable normal qui n’est clairement pas une référence. Cette autonomie peut sembler faible à qui est habitué à utiliser du matériel Apple mais, pour un PC, c’est pas mal, faute d’être idéal. Après, l’appréciation va varier en fonction de votre façon de travailler : si vous êtes débranchés quasi toute la journée, cela peut vous poser soucis. Si vous utilisez votre PC portable de manière relativement fixe, vous en aurez moins. A vous de juger en fonction de vos habitudes. Durant ces tests, je le répète, l’appareil est resté débranché pendant toute la session de test de 100% de batterie jusqu’à ce qu’elle baisse en dessous des 10%.

Une tablette bien gaulée mais un software à étoffer

Surface Pro 3 peut donc sans soucis remplacer votre PC dans la plupart des cas, à mon sens. Mais on aurait tôt fait d’oublier qu’il ne s’agit pas que d’un PC. Il s’agit aussi d’une tablette et c’est cette capacité de changer d’orientation qui donne à la machine tout son sens. Parce que, parole de technophile, y a rien de plus kiffant de bosser sur une bécane et, quand vous avez envie de décompresser, de la garder, en débranchant simplement le clavier pour vous coller au fonds du canapé ! Çà a l’air idiot peut être, dit comme çà, mais pourquoi devrais-je avoir deux appareils à utiliser en fonction de ma position assise ou vautrée (oui, je me vautre dans mon canapé, moi, messieurs, dames !) ? C’est tellement plus cool de continuer avec la même d’autant que l’interface Windows 8, tellement décriée parce que bicéphale pour certains prends ici tout son sens. Du bureau en mode production, vous passez en un dixième de secondes à un environnement plus ludique et plus propice à la consultation.

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Alors, évidemment, 12 pouces, c’est grand pour une tablette. Mais la légèreté (800 g) et l’épaisseur (à peine aussi épaisse que la Surface RT, première du nom) de Surface Pro 3 font beaucoup dans son confort d’utilisation. Si vous n’êtes pas manchot (pardon pour les lecteurs de TAG qui sont dans ce cas), vous n’aurez aucun soucis à la tenir à une main pendant que vous naviguez avec l’autre sur l’écran. Sans oublier que Microsoft a écouté les critiques faites sur le pied de la tablette. Quand ils ont présenté Surface dans sa première génération, certains journalistes se sont plaints du fait que le pied n’avait qu’une position. Dans la seconde génération, ils se sont plaint que le kickstand n’en avait que deux. Ils sont pas difficiles, ces journalistes, j’vous jure ! D’autant que le pied de l’iPad fait largement mieux, on est d’accord ? Peu importe de toute façon, on ne parle de pas jouets, sur TAG ! Non, pour contenter tout le monde et faire taire les mauvais coucheurs, Microsoft a doté Surface Pro 3 d’un pied qui s’ouvre sur un angle multiple permettant d’utiliser la tablette dans toutes les positions. Exit donc les « problèmes » d’angle de vision. Exit aussi les problèmes d’utilisation du pied dans le canapé.

Après, évidemment, certains trouveront que 12 pouces, c’est trop grand pour une tablette et que 800 grammes, c’est trop lourd, surtout comparé au poids plume d’un iPad Air. Là encore, c’est une question d’affinité et de sensibilité. Je ne peux pas répondre à votre place mais oui, évidemment, c’est une tablette qui est imposante. On gagne en confort de lecture (en mode multimédia et web notamment) ce qu’on perd en praticité. C’est un peu le même duel que celui qui oppose les smartphones et les phablettes.

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Quelques points qui font mal

Suis-je train de vous dire que Surface Pro 3 est le PC/tablette ultime que vous devriez tous avoir ? Non. Non pour plusieurs raisons. Non d’abord parce que son placement tarifaire en fait clairement un objet sinon de luxe, en tout cas réservé à des professionnels ou à des utilisateurs avertis. Le stylet agit aussi dans cette optique : personnellement, je ne l’ai utilisé que pour tester l’écriture manuscrite et rigoler sous Photoshop mais, concrètement, mon utilisation fait que cette option est pour ainsi dire sans intérêt. Mais probablement qu’un graphiste sera époustouflé par les possibilités offertes par cet instrument, d’autant que Adobe semble décidé à optimiser ses outils de la suite Creative Suite pour la Surface Pro 3. Je le répète donc : dans l’absolu un tarif de 1250 EUR ne me semble pas exagéré mais il reste clairement un énorme investissement. Pourquoi pas exagéré ? Parce que la qualité de fabrication de l’appareil est complétement irréprochable d’une part. Et d’autre part, si on accepte le fait qu’un MacBook Air 256 Go coûte entre 1100 et 1200 EUR sans écran tactile et sans possibilité d’utiliser un stylet out of the box, il ne me semble pas abusé de dépenser 100 EUR pour une bécane polymorphe qui propose à la fois un clavier, un écran tactile et un stylet.

Si je prends la comparaison du MacBook Air, çà n’est pas au hasard. C’est clairement la machine à laquelle Microsoft oppose Surface Pro 3. Et évidemment, mon but n’est pas de vendre le produit de Microsoft : TAG se revendique apolitique en matière de produits tech et ce n’est pas aujourd’hui que çà changera. Mais si vous êtes prêts à dépenser une telle somme dans un PC portable, vous devriez envisager la Surface Pro 3 comme une option possible. Ce prix est, à mon sens, une barrière psychologique qui arrêtera la plupart des acheteurs. Ensuite, il faut encore le reconnaître : le domaine applicatif de Windows 8 en mode tactile, s’il tend à se développer, est encore perfectible. Effectivement, vous y trouverez des produits qui répondront à la plupart de vos besoins mais découvrir des petites perles comme on peut le faire sur iPad et (dans une moindre mesure) sous Android est relativement rare pour l’instant.

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Et les problèmes de chauffe alors ? On a entendu de-ci, de-là que certains utilisateurs rencontraient des soucis de surchauffe de leur Surface Pro 3 qui faisait rebooter la machine. Le problème se posait a priori sur les modèles à base de Core i7. L’exemplaire de test chauffait effectivement. Pendant des périodes de surf intensives ou pendant des mises à jour, on sent que la bécane bosse et qu’elle chauffe. Quand on touche la tablette, çà se sent mais çà n’est pas outrancier. La tablette est toujours restée stable et je n’ai noté aucun soucis particulier du à cet état de chauffe. En mode tablette, je ne l’ai senti d’ailleurs qu’à de très rares moments.

En conclusion, répondons à la question : à quel public s’adresse Surface Pro 3 ? A un public qui ne regarde pas à la dépense quand il s’agit de payer un objet qualitatif ! Parmi ces personnes, se trouvent des gens qui ont des besoins professionnels d’une machine qui réponds à leurs sollicitations au quart de tour et qui sera disponible toute la journée. Qui plus est si cette bécane leur offre un confort de prise de note ou de croquis sans aucune concurrence, il y a fort à parier que Surface Pro 3 fera des heureux. A priori, les résultats de vente vont d’ailleurs dans ce sens. A mon sens, la copie de Microsoft avec cette troisième itération n’est pas loin du coup de maître. Peut être sera-t-il transformé avec une quatrième génération mais, quoi qu’il en soit, je le répète, Surface Pro 3 me semble être une alternative à étudier si on veut un PC professionnel et ultra-portable.

Il y a des points que je n’ai volontairement pas abordés dans cet article. Si vous avez des questions spécifiques, n’hésitez pas à les poser : je me ferai une joie de vous y répondre ! 🙂

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Intoxiqué par les nouvelles technologie, je mange de l'actu tech au petit déjeuner : articles, blogs, podcasts, tout y passe pour garder un oeil sur cette passion dévorante. Comptable de profession, j'ai une affection particulière pour tous les aspects de la culture geek et j'aime la partager avec les personnes intéressées (et intéressantes).

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