Drifting Lands
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Test jeu vidéo – Drifting Lands (PC)

Dans les œuvres en général, le mélange des genres n’a pas toujours donné de bons résultats, surtout quand il s’agit d’une alliance totalement improbable. Lorsque Alain Puget me présenta Drifting Lands comme étant la combinaison d’un shooter et d’un hack ‘n’ slash, je n’y croyais pas trop. Après quelques minutes de test durant la dernière gamescom et maintenant une dizaine d’heures, force est de constater que ce mariage fonctionne à merveille.

Shoot and loot

Il y a plusieurs siècles, une catastrophe détruisit partiellement votre planète. Les restes sont contrôlés par de grandes corporations mal avisées qui maltraitent la planète et ses habitants. Vous faites parti d’une petite communauté de hors-la-loi qui va prendre des missions pour survivre à cet état totalitaire. Les missions vous mèneront face à divers clans dans le but de vous en sortir et peut-être renverser certaines parties.

Test Drifting Lands

Ça semble peu visible sur cette capture mais ça l’est beaucoup plus en temps réel !

Bon, on ne va rien vous cacher, cette histoire n’est qu’un prétexte pour enchaîner les dizaines de tableaux qui composent Drifting Lands. L’histoire est loin d’être mauvaise, on se surprend à suivre les retournements de situation et à imaginer les motivations de certains protagonistes comme le père Simon qui nous demande d’attaquer des convois très importants sous le prétexte de “ça les fera chier, ça m’arrange et si tu as peur des représailles, t’inquiète je gère”, en gros, je schématise. Après la destruction de plusieurs convois, je me suis bien entendu fait taper les doigts par un haut responsable de l’Église et même si cela ne change pas grand chose au final, on est content qu’une trame suive notre avancée car sans cela, le jeu serait peut-être plus monotone.

Comme je le disais, le titre d’Alkemi est un savant mélange de deux genres. Le premier tire ses références de shoot’em up comme Gradius ou R-Type et frôle parfois le style danmaku avec des écrans remplis de balles. Enchaîner des dizaines de niveaux sans s’arrêter peut être soit barbant soit éprouvant, c’est pourquoi Drifting Lands contient une histoire mais aussi et surtout son second genre, le hack ‘n’ slash qui ajoute une dimension tactique très intéressante, qui en résulte un rythme plus posé grâce à des pauses forcées de temps en temps.

Test Drifting Lands

Carte de sélection de mission

Au premier abord, DL est un très bon shooter. Même s’il ne réinvente pas la formule, il l’exécute à la perfection avec un rythme maîtrisé et une technique hallucinante. Le jeu tourne à soixante images par seconde sans broncher (vérifié avec FRAPS) malgré les dizaines d’ennemis, les tonnes de boulettes et les explosions à l’écran. La prise en main est immédiate, les raids s’enchaînent jusqu’au moment où le jeu te fait comprendre que les capacités de ton vaisseau et tes performances de joueurs ne suffisent plus : il va falloir s’améliorer.

S’il est quasiment impossible d’améliorer ses propres talents sans passer des dizaines d’heures sur le même jeu, l’aspect hack ‘n’ slash de Drifting Lands entre en scène pour combler ce manque. Si les membres du petit studio nantais mentionnent beaucoup Diablo dans leurs références, cela n’a rien d’anodin. Comme la célèbre saga de Blizzard, ici aussi à chaque ennemi tué, vous avez une probabilité qu’un élément soit récupérable sur sa dépouille. Ce mécanisme de loot (“butin” en Anglais) propose de nouvelles pièces pour remplacer celles de votre vaisseau. Vous trouverez donc des moteurs, des armes, des pièces d’armure, des casques et bien d’autres pour améliorer votre cercueil volant. Chaque morceau a ses propres caractéristiques et sa rareté (commun < spécial < rare < unique) mais comme tout est généré aléatoirement (il y a surement certaines règles pour ne pas gérer des trucs tout pourris ou trop puissants), vous pouvez tomber sur n’importe quel type et puissance de matériel. Bien sûr, plus vous avancez dans le jeu, meilleures seront les pièces mais il n’est pas impossible d’attraper des choses moins intéressantes car moins puissantes que l’actuel. Vous pourrez alors revendre ce que vous voulez au marché et faire des emplettes avec les crédits accumulés : il est possible d’acheter des pièces d’équipement, des pouvoirs, des améliorations ou de nouveaux vaisseaux.

Test Drifting Lands

Écran de configuration de votre vaisseau, habituez-vous car vous allez y passer un certain temps

Ce qui est très intéressant dans ce genre de jeu, c’est ce qu’on nomme le build ou le meta build. Ce nom barbare signifie de trouver la meilleure combinaison d’équipements et de pouvoirs pour battre le jeu le plus simplement possible. Pour aller plus loin, c’est comprendre comment est fait le jeu et trouver la faille pour avancer sans encombre. Ce n’est pas de la triche, c’est manipuler les règles du game design. Si vous voulez comprendre en termes moins compliqués et avec un exemple, c’est s’ajouter une barrière contre les balles en plasma si les ennemis en tirent : on passerait donc les niveaux sans subir de dégât. Comme Drifting Lands suit parfaitement les règles des hack ‘n’ slash, ce constat s’applique ici, on peut très bien régler son vaisseau pour passer certaines zones plus confortablement. Pour illustrer cela, j’ai moi-même subit ce genre de mésaventure avec le boss du niveau 13 qu’il m’était impossible de passer avec ma configuration actuelle et mon skill de joueur plutôt limité en ce qui concerne les shooters. Après une heure passée à tenter de le tuer (!), je me suis rabattu vers une déconstruction complète de mon build pour tester certaines combinaisons et trouver celle qui m’a fait terminer le niveau sans grande sueur.

Test Drifting Lands

Sur ce constat, DL peut donc faire peur car la gestion au poil de cul près n’est pas des plus attirant pour le joueur lambda. Sachez cependant que le jeu est plutôt didactique et ne vous met pas la honte dès les premiers niveaux. Alkemi a même eu la très bonne idée d’intégrer un pouvoir passif (qui s’active tout seul) si votre vie se vidait totalement. Cette capacité optionnelle (il y a quatre pouvoirs passifs et huit actifs) peut vous sauver dans de nombreux cas car si vous y passez, votre véhicule sera définitivement détruit.

Sous ses grands airs de méchant, Drifting Lands cache un petit cœur sensible où les débutants ou les joueurs moins doués pourront avancer à leur rythme alors que les habitués seront aux anges en perfectionnant leurs builds au pourcentage près.

Fiche du jeu

Titre : Drifting Lands
Style : Shoot & loot
Développeur / éditeur : Alkemi (France)
Sortie : 5 juin 2017
Plateformes : Windows et MacOS
PEGI : non déposé
Prix : environ 20€
Langues : Français disponible
Site officiel : http://www.drifting-lands.com
Informations à jour au 25 juin 2017

Let’s play de Drifting Lands

Notre avis sur Drifting Lands

C’est réussi. Que dire de plus ? Drifting Lands est l’exemple même du mélange improbable avec deux genres totalement opposés. Bien que complexe dans son ensemble, il accueille aussi les joueurs plus occasionnels et offre une courbe de progression plus lente mais pas bloquante. Alors que la plupart des shoot’em up resteront des OVNI pour le commun des mortels (je n’ai jamais réussi à terminer Ikaruga ou certains Touhou alors que je les adore), ce jeu prend le pari d’ajouter une dimension hack ‘n’ slash dans laquelle il faut aller sur le terrain, apprendre comment se comportent les ennemis et adapter son style grâce aux équipements et à ses connaissances. C’est très malin et donc addictif. Même si je suis très loin d’avoir terminer ce titre – j’en suis au troisième grade (système de difficulté) sur dix (j’ai des contraintes calendaires pour mon test) – ma dizaine d’heures me pousse à vous dire de vous intéresser à Drifting Lands. Je vais continuer à y jouer (à côté des autres jeux qu’on m’a donné à tester) et je ne manquerai pas de mettre à jour mes vidéos de gameplay sur YouTube et via des articles dans ces colonnes.

Les plus : une prise en main immédiate / très bon shooter / très bon hack ‘n’ slash / bande originale au top / technique maîtrisée

Les moins : niveaux parfois difficilement lisibles à cause des nombreux effets visuels / quelques pertes de framerate entre deux vagues d’ennemis / peu faire peur aux débutants de shooter / interface inutilisable avec une manette / shooter inutilisable au clavier-souris / quelques éléments d’ergonomie perfectibles

[alert type=green ]Très bon[/alert]

Testé à partir d’une version commerciale sur PC Windows et Steam. Jeu reçu par une agence PR pour test après l’avoir demandé. Temps de jeu entre 10 et 11 heures, grade 3 sur 10 débloqué : je n’ai actuellement pas été plus loin, le test m’a été demandé rapidement. Captures vidéo et d’images réalisées par moi-même.

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Élevé à la sauce PlayStation, Thomas est un gamer touche à tout mais qui joue toujours à des anciens titres. Il partage cette passion depuis 2008 et est passé par toutes les cases, du blog à Dailymotion et même la radio pendant 4 ans. Il tente maintenant de faire découvrir ce milieu au plus grand nombre via TechArtGeek ou via des vidéos sur YouTube ou Twitch.

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